14 Mai 2019
Aujourd’hui devant le Sénat, Jean-Michel Blanquer présente sa loi « Pour une école de la confiance ». Il avait pourtant dit qu’il n’y aurait pas de loi, mais c'était au début de son mandat !
Cette loi serait motivée par l’obligation scolaire à 3 ans, dans un pays où seule l’instruction est obligatoire et que presque tous les enfants de 3 ans sont déjà scolarisés, une manne donc pour les écoles privées.
Mais le projet du ministre va plus loin, il souhaite contrôler ce qui se fait en maternelle, notamment en lecture. Finis les ribambelles de mots globaux en grande section, l’enfant doit préparer son entrée au cours préparatoire et avoir une « conscience phonétique » prononcée qui sera évaluée dès les premiers jours de CP et plusieurs fois dans l’année pour vérifier les acquis phonétiques, la fluence de lecture… Et il faut commencer le plus tôt possible cette « conscience phonétique » et dés la petite section.
La performance individuelle au détriment de la vie de classe, des projets, de la compréhension du monde. Les meilleurs d’entre eux ont toute leur « chance » de réussite, les autres, pas de « chance » seront des exécutants au service de l’élite ainsi reproduite. Pas besoin que tous les enfants lisent le monde, le déchiffrement est suffisant !
Les enseignants formés, évalués… comme les élèves pour être à leur tour des exécutants de la bonne pensée ministérielle.
De plus, Jean-Michel Blanquer a besoin d’une évaluation de ses mesures, il a pour lui le Conseil scientifique présidée par Stanislas Dehaene dont les membres sont nommés et non désignés par la communauté scientifique à la place du Conseil national d’évaluation du système scolaire (CNESCO) certainement trop indépendant et pas assez servile…
Il transforme dans la même logique les écoles (ESPÉ : École supérieure du professorat et de l'éducation et ESEN : École supérieure de l’Éducation nationale) en instituts (INSP : Institut nationaux supérieurs du professorat et IH2EF: Institut des hautes études de l'éducation nationale et de la formation) de manière à les surveiller et à freiner tout velléité d’esprit critique. Avec bien sûr des directeurs nommés et fidèles à son « École de la confiance ».
Des mesures cohérentes pour lui permettre de tout surveiller, de tout contrôler, de décider et ainsi de se montrer performant vis-à-vis des politiques et de la population.
Soutenez le CNESCO, une pétition est en ligne : https://www.change.org/p/jean-michel-blanquer-politiques-scolaires-pour-une-%C3%A9valuation-d%C3%A9mocratique-et-utile-%C3%A0-tous