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Education, droits de l'enfant, écologie, société...

24 janvier : Journée internationale de l’éducation

« L’éducation est un droit humain, un bien public et une responsabilité publique. »

« Aujourd’hui, 258 millions d’enfants et de jeunes ne vont toujours pas à l’école ;

617 millions d’enfants et d’adolescents ne savent ni lire ni effectuer des calculs simples ;

Moins de 40 % des filles en Afrique subsaharienne achèvent leur scolarité secondaire et près de quatre millions d’enfants et de jeunes réfugiés ne sont pas scolarisés.

Ceci constitue une atteinte à leur droit à l’éducation et cela est inacceptable. »

L’ Unesco :  https://fr.unesco.org/commemorations/educationday

Mais le droit à l'éducation, c'est tous les jours !

 

Dans la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (1989), deux articles précisent le Droit de l’enfant à l’éducation :

Article 28

1. Les Etats parties reconnaissent le droit de l’enfant à l’éducation, et en particulier, en vue d’assurer l’exercice de ce droit progressivement et sur la base de l’égalité des chances :

a) Ils rendent l’enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous;

b) Ils encouragent l’organisation de différentes formes d’enseignement secondaire, tant général que professionnel, les rendent ouvertes et accessibles à tout enfant, et prennent des mesures appropriées, telles que l’instauration de la gratuité de l’enseignement et l’offre d’une aide financière en cas de besoin;

c) Ils assurent à tous l’accès à l’enseignement supérieur, en fonction des capacités de chacun, par tous les moyens appropriés;

d) Ils rendent ouvertes et accessibles à tout enfant l’information et l’orientation scolaires et professionnelles;

e) Ils prennent des mesures pour encourager la régularité de la fréquentation scolaire et la réduction des taux d’abandon scolaire.

2. Les Etats parties prennent toutes les mesures appropriées pour veiller à ce que la discipline scolaire soit appliquée d’une manière compatible avec la dignité de l’enfant en tant qu’être humain et conformément à la présente Convention.

3. Les Etats parties favorisent et encouragent la coopération internationale dans le domaine de l’éducation, en vue notamment de contribuer à éliminer l’ignorance et l’analphabétisme dans le monde et de faciliter l’accès aux connaissances scientifiques et techniques et aux méthodes d’enseignement modernes. A cet égard, il est tenu particulièrement compte des besoins des pays en développement.

Article 29

Observation générale sur son application

1. Les Etats parties conviennent que l’éducation de l’enfant doit viser à :

a) Favoriser l’épanouissement de la personnalité de l’enfant et le développement de ses dons et de ses aptitudes mentales et physiques, dans toute la mesure de leurs potentialités;

b) Inculquer à l’enfant le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, et des principes consacrés dans la Charte des Nations Unies;

c) Inculquer à l’enfant le respect de ses parents, de son identité, de sa langue et de ses valeurs culturelles, ainsi que le respect des valeurs nationales du pays dans lequel il vit, du pays duquel il peut être originaire et des civilisations différentes de la sienne;

d) Préparer l’enfant à assumer les responsabilités de la vie dans une société libre, dans un esprit de compréhension, de paix, de tolérance, d’égalité entre les sexes et d’amitié entre tous les peuples et groupes ethniques, nationaux et religieux, et avec les personnes d’origine autochtone;

e) Inculquer à l’enfant le respect du milieu naturel.

2. Aucune disposition du présent article ou de l’article 28 ne sera interprétée d’une manière qui porte atteinte à la liberté des personnes physiques ou morales de créer et de diriger des établissements d’enseignement, à condition que les principes énoncés au paragraphe 1 du présent article soient respectés et que l’éducation dispensée dans ces établissements soit conforme aux normes minimales que l’Etat aura prescrites.

 

Le droit de l’enfant à l’éducation, mais laquelle ? Avec quelle pédagogie ?

L’originalité de la pédagogie Freinet  

Freinet expérimente et théorise dans le cadre des classes ordinaires de l’enseignement public. L’abondante production pédagogique de Freinet est inspirée par son expérience d’instituteur. Il invente des pratiques et les fait vivre dans sa classe d’abord à l’école de  Bar-sur-Loup en 1920, puis celle de Saint-Paul de Vence jusqu’en 1934 où il quittera l’éducation nationale après une vaste cabale de notables conservateurs du village. Après l’affaire de Saint Paul de Vence, Il démissionne et crée une école privée et laïque à Vence en 1935 qui accueille des enfants du peuple puis des petits réfugiés pendant la guerre d’Espagne. Cette école deviendra une école expérimentale en 1964 et sera reconnue par le ministère de l’éducation nationale sous Jospin, en 1992.

Mais qu’est-ce qui a conduit Freinet au refus des pratiques pédagogiques de son époque ? Pourquoi ce jeune instituteur, perdu dans un petit village, s’est-il intéressé aux expériences novatrices de l’Éducation nouvelle ?

Les principes pédagogiques qui ont guidé Freinet se situent dans le grand courant de l’école socialiste de l’époque. Ses principales caractéristiques :

1. La nécessité d’élever le niveau intellectuel des travailleurs du peuple, de leur faire acquérir des connaissances scientifiques et les derniers acquis de la civilisation, en s’appropriant et en adaptant toutes les innovations pédagogiques et les apports des technologies nouvelles.

2. La liaison entre les apprentissages scolaires et les activités concrètes dont les élèves perçoivent l’utilité et le sens.

3. L’ouverture de l’école sur le milieu social et économique.

4. La nécessité de l’auto-organisation des élèves face à un collectif d’enseignants et la possibilité, pour eux, de participer réellement aux décisions concernant le travail et l’organisation de l’école.

Ses grands principes

L’idée fondatrice, l’imprimerie à l’école : journal, travail en équipe correspondance, textes libres, bibliothèque documentaire, livres de vie.

La vie coopérative et éducative, sur le terrain des connaissances et des relations dans les groupes de travail, terrain social et politique (le Conseil dans la classe), véritable organisation sociale de la classe

Le matérialisme pédagogique qui transforme le climat de la classe (outils et techniques).

Le refus des savoirs réduits à des utilités scolaires étriquées, fossilisés la « scolastique », l’apprentissage par immersion, « C’est en forgeant qu’on devient forgeron »,

Le tâtonnement expérimental, essais et erreurs, la notion de méthode naturelle de Freinet en est complémentaire,

La personnalisation des apprentissages : l’enfant auteur, organisateur, conducteur de ses propres recherches plan de travail, fichiers autocorrectifs..

La libre expression pour permettre d’exprimer sentiments, émotions, impressions, réflexions, doutes avec comme supports : parole, écriture, musique, peinture, théâtre…

La communication qui complète la libre expression.

Freinet refuse que les techniques Freinet deviennent des méthodes

Et qu’on le place au même rang que les créateurs de systèmes pédagogiques (comme Decroly, Montessori, Cousinet…), il craint que le mythe de la personne avec des techniques pédagogiques figées entraîne la sclérose de la pédagogie Freinet. C’est comme si l’imprimerie à l’école au lieu d’être un moyen d’expression libre devenait la technique centrale de la pédagogie Freinet. Les maîtres risqueraient de s’enfermer dans une voie unique et étroite et de prendre la technique à la place de l’activité de l’esprit qui doit s’en servir.

Mais il a toujours rendu hommage aux expériences des pédagogues novateurs qui l’ont précédé et il ne manquera pas de le rappeler aux membres de son mouvement.

Dans L’Éducateur n° 11, du 1er mars 1946, il écrit dans un article intitulé La place de notre mouvement dans le processus pédagogique historique national et international :

« Nous sommes un mouvement pédagogique, complexe et divers comme la vie, qui doit être et sera chaque année en progrès sur les réalisations de l’année précédente ; un mouvement qui crée ses méthodes, ses techniques et ses outils lorsque c’est nécessaire ; qui se saisit des méthodes et du matériel existant lorsqu’il le peut, les adoptant purement et simplement parfois, les perfectionnant la plupart du temps, technologiquement, techniquement et pédagogiquement pour les mettre au service de nos buts d’éducation libératrice [...] ? Il faut que vous appreniez à connaître ces chemins, que vous vous familiarisiez avec les techniques qui ont présidé à leur construction, avec des ouvriers qui s’y sont dépensés avec la même bonne volonté que nous apportons à notre tour à la continuation de leur œuvre.

Et aujourd’hui ?

Les pédagogues comme Célestin Freinet qui ont expérimenté, inventé et pratiqué dans le système éducatif ont vu des réseaux de professionnels émerger avec eux. Ces réseaux ont été à l’origine des mouvements pédagogiques actuels : l’AFL, le CRAP - Cahiers pédagogiques, le GFEN, l’ICEM, l'OCCE...  qui sont toujours bien vivants (même si leurs moyens se réduisent d’année en année). Leurs militants travaillent dans l’école publique et s’adressent à tous les enfants. On peut parler de mouvements pédagogiques populaires. D’autres ont choisi et choisissent encore de créer des écoles privées pour pouvoir mettre en pratiques leurs méthodes : les Écoles Montessori, l’École de la Source à Meudon, différentes écoles parallèles, des écoles d’éducation nouvelle… mais elles ne touchent guère les couches populaires.

Et comme au début du 20e siècle, tout au long du 20e et en ce début de 21e siècle

Les éducateurs et enseignants constatent encore et toujours que le système pédagogique traditionnel ne fonctionne pas et surtout que si un ou des enfants ne s’adaptent pas, c’est bien le système qui est inefficace. 

Les réformes successives ont intégré quelques-uns des principes portés par les courants pédagogiques de l’éducation nouvelle dans les programmes, dans les lois d’orientation... Dans telle classe on verra les enfants travailler sur des projets, tenir compte de leurs intérêts, on verra des enfants en activités, des enfants en débat, des enfants travailler en groupes, sortir pour faire des enquêtes, utiliser des fichiers de travail individuel, être confrontés à des situations problèmes, etc. Mais le plus souvent ces principes seront réduits à des techniques isolées hors d’un système et d’une cohérence pédagogique globale.

 

 

 

 

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