25 Mars 2020
L’enseignement à distance ne doit pas être la mise à distance de notre projet éducatif
L’enseignement à distance ne doit pas être la mise à distance de notre projet éducatif. L’impérieuse et immédiate « continuité pédagogique » a été promulguée le 12 mars au soir, après des semaines de déni, sans préparation ni réflexion ni consultation.
Nous mesurons peu à peu combien ce télé-enseignement fait écran à toute tentative de réflexion éthique et pédagogique, déjà parasitée pendant trois jours par des injonctions aussi médiatisées qu’anxiogènes et contradictoires. Pour le ministre Blanquer et sa chaîne de « commandement » administratif, l’urgence, c’était de mettre tout le monde au travail quels qu’en soient les risques. La « nation apprenante » se devait d’envoyer ses petits soldats sur le front de la bataille scolaire et pédagogique.
Combattre les inégalités, n’abandonner aucune famille sur les bas-côtés des autoroutes numériques, accueillir la vie et les angoisses liées à la mort dans le contexte de la pandémie ? Assurément, là n’étaient pas les préoccupations premières du ministre de l’éducation nationale. Pourtant, l'accès à l'éducation, comme celui aux loisirs et à la culture, est un droit pour chaque enfant, chaque jeune.
Pour nous, l’indispensable réponse sanitaire ne saurait autoriser toutes les dérives marchandes ni acter le renoncement, y compris en période de confinement, aux valeurs communes d’égalité et de fraternité de l’école publique.
Pour lire la Tribune parue dans le Café pédagogique et rejoindre les signataires