6 Avril 2023
Ce que j'écrivais le 24 janvier 2023, aujourd'hui rien n'a changé, il reste encore plus de 100 enfants et 50 femmes dans les camps de prisonniers syriens. La France doit les rapatrier !
Plus de 200 enfants et leurs mères, de nationalité française, ont été retenus dans des camps syriens depuis 3, 4 et parfois 5 ans. Les deux tiers de ces enfants étaient âgés de moins de 6 ans en entrant dans ces camps, certains y sont nés.
Ils manquent de soin, sont sous-alimentés et très peu scolarisés. Ils affrontent des températures extrêmes, plus de 40 degrés l’été et moins 10 degrés l’hiver, sous des tentes de fortune. Ils passent leur enfance entourés de barbelés, dans une zone de guerre en proie à toutes les violences. De telles conditions inhumaines portent gravement atteinte à leur intégrité physique et psychique.
Ces enfants sont français : leurs grands-parents, leurs oncles, leurs tantes, les attendent en France depuis des années.
Ces femmes sont françaises : elles sont sous le coup d’un mandat d’arrêt international français et ne sont judiciarisables qu’en France.
Pour des raisons tant humanitaires que sécuritaires, la CNCDH, le Défenseur des droits, le CICR, la Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, le Haut-commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU ont appelé au rapatriement des femmes et des enfants.
Pourtant la France a fait le choix d’abandonner ces enfants et leurs mères en ne rapatriant qu’au « cas par cas » certains enfants, sans leurs mères, sur des critères opaques et discrétionnaires. Mais cette position refusant le rapatriement de tous les enfants et leurs mères est isolée. La Belgique, la Finlande, les Pays-Bas, la Suède, le Danemark et l’Allemagne, par exemple, les ont rapatriés.
Durant l’année 2021 plus de 330 femmes et enfants étrangers ont été rapatriés dans leurs pays respectifs : 97 d’entre eux étaient européens, mais seulement 7 enfants étaient français.
La France a donc été condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme pour sa politique du «cas par cas». Ce qui a sans doute permis, le 5 juillet 2022, le rapatriement supplémentaire de 35 enfants et de 16 mères retenus dans les camps syriens, puis le 20 octobre celui de 15 femmes et de 40 enfants et ce 24 janvier 2023 celui de 15 mères et de 32 enfants.
Mais il reste encore plus de 100 enfants et 50 femmes dans les camps de prisonniers syriens. La France doit les rapatrier !