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Education, droits de l'enfant, écologie, société...

1945, la République des enfants perdus

Un documentaire de Frédéric Tonnoli. La pédagogie nouvelle inspirée de Platon et de Rousseau y est à l’œuvre et la liberté de religion la règle, la libre parole devant être source de discussions et de réflexions.

En 1944, à Budapest, un pasteur et sa communauté recueillent des centaines d'enfants abandonnés ou rendus orphelins par la guerre.

Ce n'est pas le début d'un conte, mais bien une réalité vécue par une centaine d'enfants pendant six ans, à Budapest. Un rêve devenu réalité grâce au pasteur luthérien Gábor Sztehlo. 1944 : l'armée allemande occupe la Hongrie et la déportation des Juifs s'accélère avec l'aide du parti fasciste des Croix-Fléchées. 440 000 personnes feront le voyage sans retour.

Aidé de ses paroissiens et son épouse, Gábor Sztehlo porte secours aux enfants juifs. Il leur trouve plus d'une centaine d'abris dans Budapest et sauve près de 2 000 d'entre eux. La guerre finie, dans la capitale libérée, il poursuit son action pour trouver un refuge aux enfants abandonnés errant dans les ruines de la ville en bandes affamées. Ils trouveront asile dans une propriété donnée par un membre de la famille Manfréd Weiss, de riches industriels juifs, puis dans les maisons abandonnées alentour.

La dizaine d'intervenants du documentaire sont tous des « enfants » de Sztehlo Gabrton. Ils témoignent de leur joie à l'arrivée dans cet endroit. Joie posée comme principe de vie, qui inspira le nom du domaine : Gaudiopolis (du latin gaudio , « joie », et du grec polis , « cité »). Cette cité de la joie abritera entre 200 et 300 enfants, de toutes confessions ou sans religion. Sztehlo développe une idée : laisser les enfants créer une république. Gaudiopolis se dote d'une Constitution*, d'un gouvernement, d'une monnaie, édite des journaux. Le pasteur ouvre les portes de la cité aux artistes et intellectuels. Une République idéale, une démocratie libérée, secouée par une insurrection des « petits » contre les « grands ». Cette expérience prend fin avec sa nationalisation par l'État hongrois en 1951. Mais elle survit dans les souvenirs des enfants de Gaudiopolis*.

Lena Rose, Historia, avril 2020

*Mais que vaut la démocratie quand les ventres sont vides ? Le Parlement fait inscrire dans la Constitution le droit de chaparder et de mendier.

*Lorsqu'ils évoquent leurs souvenirs, les anciens pensionnaires - aujourd'hui octogénaires - racontent combien cette expérience a transformé leur existence. Ils se retrouvent chaque 28 mai devant la tombe de « Gabor le petit père ».

Pour voir le documentaire de Frédéric Tonnoli passé sur France 5 le 22 octobre 2023 :

https://www.france.tv/france-5/la-case-du-siecle/2049611-1945-la-republique-des-enfants-perdus.html

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