24 Décembre 2018
Tout est merveilleux…
Les lumières illuminent les rues des villes.
Les publicités rayonnent de bonheur et de rêves.
Les radios et les télés martèlent les ondes d’idées de cadeaux, de recettes pour les réveillons, de bonnes adresses de restaurants, d’annonces de spectacles…
Les magasins et les boutiques débordent d’imagination pour attirer les clients, décors de vitrines, prix attractifs…
… mais pas pour tous
Les lumières scintillent plus ou moins selon les quartiers.
Les publicités mettent en jeu des enfants, des adultes conformes aux stéréotypes français, les autres sont invisibles.
Les radios et les télés s’adressent aux individus, couples et familles socialement et financièrement compatibles.
Les magasins et les boutiques fuient les quartiers populaires et les petites communes.
Ce foisonnement de paroles, d’images de fêtes ignorent une très grande partie de la population.
Ceux qui se sentent méprisés, vivant dans des ghettos urbains ou périurbains.
Les chômeurs de longue durée, les temps partiels, les CDD insuffisants pour vivre, voire pour se loger.
Les jeunes privés d’avenir professionnel, scolaire, bref d’avenir tout court.
Les personnes aux revenus modestes qui ont des fins de mois difficiles, qu’elles vivent en ville, en banlieue ou à la campagne.
Les personnes pauvres qu’elles soient âgées ou pas et souvent isolées, oubliées.
Les réfugiés, les demandeurs d’asile, les migrants qui vivent dans les rues au milieu de cette consommation festive.
Pour les plus pauvres, bien sûr, il y a les restos du cœur, les maraudes, les bénévoles… la charité qu’elle soit chrétienne ou citoyenne.
La charité juste un pansement, ce qu’il faut c’est la solidarité !
La solidarité est ce qui permet à chacun d’avoir accès à ses droits individuels et sociaux par la mutualité et la réciprocité des ressources orchestrées nationalement.
Mais elle s’exerce de plus en plus dans l’entre soi, car au niveau national il n’y a plus la volonté politique de la faire vivre : l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) a été supprimé, les retraites basées sur la solidarité vont être réformées pour se capitaliser, le traitement du chômage s’individualiser…
Les jours des acquis de solidarité et de fraternité du Conseil national de la résistance sont comptés.
Ce qui est visé aujourd’hui, c’est l’anéantissement de la solidarité, qu’elle soit portée par les gilets jaunes, les mouvements de résistance aux réformes, les syndicats, les associations….
Chaque parole gouvernementale s’adresse de « JE » à des millions de « JE » mais jamais aux « NOUS » et encore moins de « NOUS » aux « NOUS».
Pour 2019 et plus reprenons en main les « NOUS » qui tous ensemble feront un « NOUS » gigantesque qui forcera les « JE » du pouvoir à partir pour laisser la place à une nouvelle forme de gouvernance.
L'utopie est nécessaire pour avancer.