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Education, droits de l'enfant, écologie, société...

Lutte collective ou colère individuelle

Lutte collective ou colère individuelle

La journée de grève enseignante du 12 novembre était exceptionnelle, tous les syndicats y appelaient. Mais le résultat questionne : peu de grévistes, surtout dans le premier degré, et peu de manifestants. L'idée de luttes collectives disparaîtrait-elle en même temps que la confiance dans les acteurs historiques de la politique et des luttes (partis, syndicats) ?

Aujourd’hui, on n'est plus dans la recherche du progrès social pour tous, les acquis sont rognés à vitesse grand V.  La peur de perdre ce qu'on a force le repli sur soi. On se contente de l’existant, ça pourrait être pire, on préserve les siens... du coup, on ferme les yeux sur ce qui nous entoure. On entrouvre la fenêtre du monde avec la télé, le journal… mais ce qu’on voit fait peur, l’autre, l’étranger à sa famille devient menaçant, pour son travail, son quartier, son école, son logement, sa voiture… on se replie encore un peu plus sur soi et les siens et un jour on devient sensible aux propos conservateurs voire réactionnaires.

Et les cadeaux de Macron aux plus riches... de son expression « pognon de dingue » pour les prestations sociales, de « il suffit de traverser la rue » ont laissé des traces. Et ce n'est pas fini. La fin des cotisations sociales sur la feuille de paie sonnent le glas de la sécurité sociale, des allocations chômage, du temps de travail... Chacun devra être son propre recours, si on il en a les moyens, car les inégalités de revenus ont de l’avenir !

Selon l'INSEE, la population active regroupe 26,6 millions d’actifs ayant un emploi et 3 millions de personnes au chômage (2016). Sur ces 29,6 millions (montants nets par mois)

 5 % touchent moins que le SMIC et 1,83 million n'ont que le RSA (550,90 euros)
12 % touchent 1150 euros  (le SMIC)
20 % touchent moins de 1350 euros
30 % touchent moins de 1 500 euros.
44 % touchent moins de 1700 euros
50 % touchent moins de 1800 euros (revenu médian)
59 % touchent moins de 2 000 euros
68 % touchent moins de 2250 euros
80 % touchent moins de 2800 euros

La moitié de la population touche moins de 1800 euros. Presque le tiers moins de 1500 euros. Beaucoup ont donc des fins de mois difficiles qui débutent de plus en plus tôt dans le mois. Beaucoup de jeunes adultes ne peuvent accéder au logement et vivent de plus en plus longtemps chez leurs parents ou y retournent.

On constate également la multiplication de postes sous-payés, ce qui crée une nouvelle pauvreté : la pauvreté qui travaille. 

Du coup ce qui se profile pour le 17 novembre dépassera largement les seules taxes sur le carburant... 

 

Sur ce fond de régression sociale alimentée sans complexe par le gouvernement « qui assume », ce mouvement est également la conséquence de choix politiques qui perdurent :- fermeture des petites lignes de train,

- concentration des activités sur les villes et agglomérations (commerces, santé, transports en commun...),

- regroupements de classes avec fermeture d’école,

- mobilité accrue du salarié

- prix du logement qui diminue plus on s'éloigne des villes

- etc.
La voiture est donc importante pour tous ceux qui vivent sur les territoires ruraux.  Et leur confiance sur l'utilisation de l’augmentation de la taxe pour la transition écologique n'est guère au rendez-vous. Il faut dire que la transition écologique est la parente pauvre de ce gouvernement. Les grandes décisions ne se font pas, car il ne faut pas toucher au modèle économique, aux grandes entreprises comme Total, à l'exploitation économique des forêts. N’oublions pas que les compagnies aériennes sont épargnées en ne taxant pas le kérosène...

 

Ce 17 novembre ne risque-t-il pas de n’être qu’un rassemblement d’individus côte à côte mais qui ne fera pas mouvement, union, réunion… chacun ne défendant que ses propres intérêts ? Ce qui pourrait se reproduire pour d’autres mécontentements à l'avenir.

Pourtant des mouvements portant des causes humanitaires, environnementales existent. Les jeunes y sont fortement présents, même si pour l’instant peu d’entre eux viennent des quartiers très populaires.

Nous inventeront-ils de nouvelles formes d’engagement ? Je l’espère !

 

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