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Education, droits de l'enfant, écologie, société...

Un lycée pour tous ?

Le 7 juin 2017

Le lycée est au centre des attentions du Ministre et des acteurs de l'éducation

Le lycée est au centre des attentions du Ministre et des acteurs de l'éducation.

L'examen du baccalauréat fera l'objet d'une réforme ministérielle et donc influera tout ce qui lui précède... comme des orientations précoces. On peut aussi s'inquiéter sur la mixité scolaire quand on voit le retour des classes européennes, bilangues, etc. 

Certains acteurs de l'éducation souhaitent que la scolarité obligatoire soit portée à 18 ans pour élever le niveau des diplômes et de formation des jeunes, pour former des citoyens éclairés et émancipés... Un projet ambitieux que je partage.

Oui plus de temps, mais si on ne change pas ce qui se passe avant le lycée, ce ne seront pas tous jeunes qui profiteront de cet allongement.

En France, l'enseignement primaire s'arrête à 11 ou 12 ans, ensuite commence l'enseignement secondaire – dans d'autres pays, il ne commence qu'à 16 ans. Dés le collège, l'élève se retrouve de fait dans un « petit lycée » qui a gardé les manières élitistes du temps où il ne s'adressait qu'à la minorité d'enfants issus des classes privilégiées de la population. Rien d'étonnant alors que beaucoup d'élèves ne s'adaptent pas ! Certains aimeraient bien les arrêter par un examen d'entrée en sixième, ou les « filiariser » ou les mettre en apprentissage... mais heureusement, ils ne sont pas encore majoritaires.

C'est toute la pédagogie du collège qu'il faut transformer pour permettre la différenciation sans l'exclusion : varier et croiser les groupes d'élèves, comme l'âge, les besoins, les centres d'intérêts... Les EPI allaient dans ce sens, mais isolés dans un ensemble inchangé, ils n'auraient pas corrigé les inégalités. De toute façon, ils sont voués à disparaître. L'orientation par les seuls résultats scolaires a donc encore de beaux jours devant elle.

Je crains que tous les jeunes ne soient pas concernés par ces projets.

Chaque année plus de 200 000 jeunes quittent le système éducatif sans qualification... et après les réformes ?

Le décrochage scolaire n’arrive pas d’un coup un matin ou une année, c’est un long processus qui débute très tôt, parfois dès la maternelle. Comment un enfant, un jeune en arrive-t-il à ce point de découragement où il ne veut plus, ne peut plus continuer ? L’école serait-elle un éteignoir de curiosité sur le monde, de soif d’apprendre, de désir de futur ?

Et ce n’est pas rien de décrocher : c’est sortir du système scolaire, du parcours de tous, c’est quitter la norme, se désocialiser, se séparer de ses pairs…

Mais pour le jeune, c’est aussi le moyen de sortir de sa souffrance : profond sentiment d’échec, d’infériorité, d’humiliation, regard dévalorisant des autres, se sentir incapable jusqu’à être dépossédé de son choix d’orientation…
Pour les jeunes « décrochés », il y a certes des établissements expérimentaux, des missions locales, des éducateurs, des associations qui les accompagnent pour qu’ils raccrochent et parfois avec succès. Mais ces initiatives restent des remédiations, des réparations, le mal est toujours là. On parle aussi de prévention, une manière de responsabiliser le jeune et sa famille et de dédouaner le système scolaire !  
 
L’École, une fabrique de futurs pour tous, est possible
 
Au ministre et à tous les acteurs de l'éducation, voici quelques propositions pour que l'École le devienne.
Cette liste à la Prévert est loin d’être complète, mais si déjà...
   
Quelques moteurs…
 
La confiance, en eux, en l’avenir, en leur avenir, entre élèves, entre élèves et enseignants, entre parents et enseignants.
Le plaisir d’être, de faire, de savoir, d’apprendre seul et avec les autres.
L’épanouissement personnel en lien avec celui des autres.
La coopération,  l’écoute, le dialogue entre élèves, entre élèves et enseignants, entre parents et enseignants, entre tous les adultes.
La valorisation de toutes les intelligences, compétences, enseignements, métiers.
La considération de tous les élèves, enseignants, parents, adultes.
L’émancipation culturelle, citoyenne, professionnelle. 
 
  … quelques machines...  
 
Entretenir la soif, le désir de comprendre, de découvrir le monde et ses langages.
Construire les savoirs et les questionner.
Développer la transdisciplinarité des savoirs.
Apaiser le climat scolaire, pour évoluer sereinement dans ses apprentissages.
Laisser du temps à chacun pour progresser selon ses besoins, ses projets.
Considérer l’erreur comme alliée indispensable du processus de l’apprentissage.
Valoriser les progrès, refuser les évaluations sanctions.
Supprimer les notes, la compétition et l’humiliation qui les accompagnent.
Accompagner chaque élève pour qu’il devienne acteur et décideur d’une orientation émanant de son désir et de ses compétences.
Prendre place, agir, participer, proposer dans l’établissement scolaire.
 
... et un lycée pour tous...
 
Rassembler la jeunesse dans un espace commun pour que les lycéens travaillent, débattent, apprennent les uns des autres, se construisent ensemble,  car il est essentiel que tous les lycéens puissent s’imprégner de philosophie, d’histoire, de sciences humaines et sociales, de technologie, d’œuvres littéraires et artistiques, de langues vivantes, de rencontres professionnelles, etc. Les élèves pourraient ainsi habiter le même lycée pour apprendre à vivre et à travailler ensemble.
 
...un lycée polytechnique !
 
Il permettrait de valoriser toutes les voies de formation, où les enseignements technologiques et professionnels trouveraient tout naturellement leur place.
L'allongement de l'obligation scolaire jusqu'à 18 ans prendrait tout son sens
 
Se former et vivre ensemble, avoir une culture commune : une belle ambition pour la jeunesse !   

 

 

 

 

 

 

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