26 Juillet 2018
Le 25 juillet 2018, j'étais invitée au Sénat pour la présentation du rapport «Métier d'enseignant : un cadre rénové pour renouer avec l'attractivité» élaboré par le sénateur Max Brisson et la sénatrice Françoise Laborde membre de la Commission de la culture, de l'éducation et de la communication. (La date, sans doute, car peu de présents)
Quelques-unes de mes notes qui me semblent significatives
« Ce ne sera pas un rapport comptable »
Nous jetons « un regard bienveillant » sans « dénigrement »
« L'enseignement est un métier donc il s'apprend »
Mettre en place « un cadre rénové pour renouer avec l'attractivité » du métier
Faire avec les professeurs pour retrouver leur confiance. Beaucoup de réformes ont été faites sans eux, voire à l'encontre de leur métier.
Risque de « désertification » de l'éducation comme d'autres services publics
«Mettre en place un nouveau cadre d’exercice du métier de professeur afin de répondre aux défis de notre système éducatif »
« Apprendre à apprendre », nombreuses fois rappelé
« Renouer avec l’attractivité »
Obliger la mobilité fonctionnelle ou géographique... (mais à introduire tranquillement)
Les parcours personnels ne sont pas pris en compte, donc développer le « recrutement sur profil » et valoriser les talents et engagements individuels – le « mérite » – dans l’évaluation pour le 1er degré.
Pour le 2nd degré : annualiser le service des enseignants, augmenter le temps de travail avec l'obligation d'assurer 2 heures supplémentaires, de remplacer des absences et de participer à 5 jours de formation en dehors des heures de service.
Changer Le mouvement : un cadre général et des adaptations territoriales «besoin éducatif particulier » (la transformation sera longue avec les syndicats)
Modifier les règles d'affectation pour les nouveaux enseignants et en finir avec « le bizutage institutionnel » avec leur nomination dans les établissements difficiles. (Participation des recteurs et des chefs d'établissement)
Améliorer la formation. Pour le 1er degré, le concours d'admissibilité en fin de L3 et l'admission en fin de M2. Pour le 2nd degré, un changement l'admissibilité au milieu de l'année de M2 pour ensuite recevoir « une formation plus disciplinaire ».
Le statut des candidats entre L3 et M2 : « financièrement ils ne pourront pas être fonctionnaires stagiaires » (restriction budgétaire oblige). Ils seront des étudiants (boursiers ou pas) ou « des apprentis » (comme dans certaines écoles de commerce...).
Renforcer le poids de l'Éducation nationale dans son rôle d'employeur et d'accréditation dans les ESPÉ avec comme objectif : pas de professeurs titulaires, avoir plutôt «un vivier » à disposition.
Ces recommandations répondent bien aux contraintes budgétaires et aux préconisations du rapport CAP22. Il devait resté secret, mais a été dévoilé par le syndicat « Solidaires Finances publiques », même s'il a été peu visible avec l'affaire Benalla...
Les principales recommandations
Et en fichier joint le récapitulatif des propositions que j'ai extrait du rapport qui nous a été remis hier.
Pour en savoir plus
Le rapport finalisé sera sur le site du Sénat dans 2 ou 3 jours.
Et que fera le ministre des recommandations du rapport des sénateurs?
Du goutte à goutte sur plusieurs années pour ne pas affoler les enseignants et leurs syndicats ?
Il ne faut pas compter sur une consultation, ce n'est pas dans ses habitudes!
Il a bien publié en plein été ses programmes « ajustés » avec application à la rentrée sans consulter les principaux acteurs annulant ainsi tous les effets « refondation » de ceux de 2015.
« Accepter et appliquer », tout un programme !
En tout cas le ministre a de quoi alimenter ses annonces au fil des prochains mois !