1 Mars 2019
À la suite du mouvement enclenché en Suède, en Belgique, en Australie et en Suisse, les lycéens et étudiants français se mobilisent pour le climat tous les vendredis.
Troisième leçon *
Pour ce vendredi 1er mars, en plein Salon de l’agriculture, nous proposons au gouvernement de travailler sur les questions d’alimentation et d’agriculture.
Le système capitaliste mondialisé s’est emparé des principales filières de production agroalimentaire, ainsi que de la commercialisation des semences, l’acheminement, le conditionnement et la distribution des denrées, afin de les rendre profitables. Résultat : aujourd’hui, alors que 2,4 milliards de personnes dans le monde sont en situation de surconsommation alimentaire et en proie à son lot de maladies cardiovasculaires, plus de 820 millions souffrent de sous-nutrition. Les agriculteur.trice.s, soumis.e.s aux fluctuations spéculatives des cours des marchés, aux pressions de la grande distribution et aux lobbies agricoles imposant leur modèle de monoculture intensive, se retrouvent souvent en situation précaire.
Les logiques implacables des marchés financiers mènent à d’absurdes situations de surproduction ou d’importations lointaines, tandis que la biodiversité s’effondre à cause de la surpêche et de techniques agricoles destructrices (intrants chimiques, monoculture, pesticides, travail du sol trop fréquent, suppression des bocages, haies et mares), que les sols s’érodent et s’appauvrissent, épuisés. La production agroalimentaire est « le principal facteur de dégradation de l’environnement et de transgression des limites planétaires », représentant environ 30 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et 70 % de la consommation d’eau douce. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a très récemment averti : « La biodiversité, qui sous-tend nos systèmes alimentaires, à tous les niveaux, est en déclin dans le monde. Une fois perdues, les espèces de plantes, d’animaux et de micro-organismes qui sont critiques pour nos systèmes alimentaires ne peuvent être récupérées. L’avenir de notre alimentation est donc gravement menacé. » Presque partout, c’est l’exploitation grossière du vivant par la force brute qui prévaut, méconnaissant les dynamiques complexes des écosystèmes.
Réduire drastiquement le gaspillage alimentaire
Face à cet accablant constat, l’État devra cette semaine prendre trois mesures fortes pour changer radicalement l’orientation de la politique agricole.
Si le gouvernement persiste dans son manque de volonté et maintient ses notes aussi proches de 0, un conseil de discipline sera organisé pour envisager une réorientation. Face à la catastrophe, cet enseignement est celui de notre futur, l’échec n’est donc pas une option. Nous saurons vous le rappeler incessamment.
Nous donnons rendez-vous à tous les grévistes, ce vendredi 1er mars à 13 heures place Saint Michel pour le troisième rendu des copies.
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* Texte paru dans Reporterre le 28 février 2019.
Le 12 février 2019, Reporterre publiait leur manifeste pour le climat et leur premier ultimatum : déclarer l’état d’urgence écologique et sociale afin de débloquer un plan interministériel à la hauteur des risques encourus. Leur deuxième ultimatum, concernait l’énergie et le troisième, ci-dessus, l’alimentation.