10 Juin 2019
Le lundi de Pentecôte, un jour férié pas comme les autres : travailler sans être payé pour financer la dépendance (depuis la canicule de 2003).
Cette année, c’est près de 3 milliards d’euros qui sont attendus (entre 4 et 5% du budget alloué à la dépendance par l’État).
Des contributions très différentes !
Pour les salariés, certains ne sont pas payés, d’autres le sont, certains utilisent une RTT, d’autres doivent répartir les sept heures de travail non rémunérées…
Pour les employeurs, la taxe « contribution solidarité autonomie » représente 0,30 % des salaires. S’ils conservent à leurs salariés le lundi de Pentecôte comme jour férié, la taxe est à leur charge. S’ils demandent à leurs salariés d’effectuer les 7 heures de travail sans rémunération, ils leur répercutent la taxe.
C’est une taxe obligatoire, on est très loin de la solidarité qui est plutôt une démarche, un engagement volontaire pour venir en aide à ceux qui possèdent moins, qui souffrent…
La solidarité ne peut pas être réduite à une journée.
La solidarité ne peut pas être réduite à une taxe.
La solidarité est essentielle pour que chacun ait accès à ses droits individuels et sociaux par la mutualité et la réciprocité des ressources nationales.
Mais la réalité est bien là, le gouvernement actuel ne souhaite pas faire vivre la solidarité au sein de la société : l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) est supprimé, les retraites basées sur la solidarité sont réformées pour se capitaliser, le traitement du chômage s’individualise…
Ce que le gouvernement vise plutôt, c’est l’anéantissement de la solidarité, qu’elle soit portée par les gilets jaunes, les mouvements de résistance aux réformes, les syndicats, les associations…
Ce n’est pas un deuxième jour de la « solidarité » qui changera la donne !
L’idée de collectif devient obsolète, on lui préfère la juxtaposition d’individus se rassemblant sur des désirs et des défenses individuels. Pourquoi pas une pancarte pour chacun dans les marches, les manifestations ?
Le président Emmanuel Macron donne l’exemple : « JE veux », « JE regarde », « JE crois », « J’ambitionne »… Dans ses discours, il s’adresse aux millions de « JE ». Quand il s’adresse aux « NOUS», il inclut son « JE » dans le « NOUS » !
Et puis la « solidarité » serait réservée aux salariés !
Certes, les retraités imposables sont prélevés également des 0,3 %.
Mais il en manque des Français à l’appel !
Les ministres
Les députés
Les sénateurs
Les actionnaires
Les professions libérales, les indépendants
La solidarité, ce n’est pas quelques-uns sans les autres, c’est un bien précieux qui se vit avec la fraternité.
C’est ce qui permet de vivre chacun et tous, de penser l’avenir de tous et de chacun.
Bref, de faire système humain le plus longtemps possible.