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Education, droits de l'enfant, écologie, société...

COP25… à quand les mesures ?

COP25… à quand les mesures ?

La COP25 se déroule à Madrid du 2 au 13 décembre 2019 sous présidence chilienne,  le Brésil ayant renoncé à l'organiser après l'élection de son nouveau président Bolsonaro fortement climato-sceptique.

Ce sera une nouvelle conférence de transition comme celle de l'an dernier, il faudra attendre celle de 2020 à Glasgow pour entendre – peut-être – les engagements des États, même si cette année elle devrait préciser les règles des marchés du carbone... Le Président de la République et la Ministre de la Transition écologique ne se sont pas déplacés, la France est représentée par le Premier ministre  et la secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique. 

 

Depuis la fameuse Conférence de Paris (COP21) de novembre 2015, les différents phénomènes météorologiques sont petit à petit reliés au dérèglement climatique. 

Cette année en France, les médias ont évoqué le changement climatique pour  :

Les inondations après des périodes de pluie et d’orages violents.

La fonte des glaciers.

Le déchaînement d'ouragans et ses pluies diluviennes.

Les incendies dévastateurs qui détruisent des hectares de forêts après des périodes de sècheresse intense.

Les températures anormalement élevées dans l’hémisphère nord avec ses conséquences meurtrières sur les humains et la nature.

Des périodes de températures caniculaires de plus en plus fréquentes en Europe .

Sauf pour les bulletins météorologiques lorsque des jours et des jours de ciel bleu se succèdent et perdurent… comme si c’était souhaitable de ne plus voir un seul nuage dans le ciel ni la pluie tomber.

 

Le 8 octobre 2018 le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) rend son rapport.

Depuis 1850,  le réchauffement a déjà atteint + 1° et le risque de ne plus pouvoir inverser la tendance est devenu important. Très vite, il va s'accélérer et atteindre + 1,5°, c’est beaucoup plus rapide que prévu.

Le précédent rapport du GIEC de 2014 nous alertait déjà sur le fait qu’atteindre + 2° serait un point de non-retour.

Les émissions de gaz à effet de serre (GES) des activités humaines sont la principale cause du réchauffement climatique, il faudrait qu’elles baissent de 45 % d’ici à 2030 et que la part des énergies renouvelables passe à 80 % (voire 85 %) en 2050.

40 milliards de tonnes de CO2 sont émis dans l’atmosphère par an !

Pour limiter le réchauffement à +1,5 °C,  il faudrait arriver à une neutralité en émissions de CO2 en 2030 et au plus tard en 2050, c'est-à-dire de ne pas en émettre dans l’atmosphère plus que ce que nous pouvons en retirer.

Si aucunes mesures ne sont prises avant 2030, ce sera perdu !

L’hémisphère nord connaîtra des périodes d’inondation, de fortes températures et de sécheresse plus fréquentes et plus fortes. Les cyclones tropicaux deviendront plus violents. Le sud de l’Europe pourrait même devenir un désert avant la fin du siècle. 

Le 17 septembre 2019, un groupe de scientifiques français (CNRS, CEA, Météo France) ont présenté plusieurs scenarios en attendant le sixième rapport du GIEC pour 2021-2022. Le réchauffement serait plus rapide et plus important que prévu et pourrait atteindre 6,5 à 7°C en 2100.

Le 25 septembre, le GIEC  a présenté un rapport spécial sur le changement climatique et les océans. Il alerte sur l’accélération du réchauffement, la montée des eaux alimentée par la fonte des glaces du Groenland et de l’Antarctique. Cette élévation des eaux pourrait atteindre de 40 cm à 1 mètre d’ici 2200. Comme 28% de la population mondiale vit en zone côtière, près de 680 millions de personnes seraient contraintes de migrer. Les ressources alimentaires en poissons et crustacés diminuent et la disparition des coraux impacte toute la chaine alimentaire. Une autre inquiétude : la fonte en cours du permafrost avec le pouvoir réchauffant du méthane qui va se libérer.

Le 7 novembre 2019, 11 000 scientifiques de 153 pays  (climatologues, biologistes, physiciens, chimistes, agronomes...) ont lancé une alerte dans un rapport paru dans la revue Bioscience.

Le 7 novembre 2019, la Fundacion Ecologica Universal (FEU) a publié un rapport sur les engagements des 197 pays dans le cadre de l’accord de Paris. Seuls 36 les respectent (essentiellement en Europe). 70% ne le font pas ou peu, dont les pays les plus importants (Chine, Etats-Unis, Inde, Russie, Turquie, Iran).

Le 26 novembre 2019, le Programme des Nations unies pour l’environnement publie le « Rapport 2019 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions ». Il alerte les États réunis à la COP25 de l’urgence de réorienter leurs trajectoires, car avec les engagements actuels la hausse de température atteindra au moins 3,2°C. Selon le programme « les pays du G20 sont responsables de 78 % de toutes les émissions, mais 15 de ses membres ne se sont pas engagés à respecter un échéancier pour les émissions nettes nulles ».

Le 28 novembre, les Amis de la Terre et Oxfam publient l'enquête « La colossale empreinte carbone des banques : une affaire d’État ». Elle révèle que les banques « orientent encore 70 % de leurs financements énergétiques vers les fossiles, responsables de 80 % des émissions de CO2 mondiales ». Ainsi, les quatre grandes banques multinationales françaises se soumettent toujours au système reposant sur les énergies fossiles : charbon, pétrole et gaz.
 

Et la feuille de route pour limiter la hausse à 1,5° n’est toujours pas construite !

Même si les pays respectaient l’accord de Paris – ce qui n’est pas le cas –, le réchauffement atteindrait +3° d’ici 2100.  Les territoires les plus vulnérables n’auront pas le temps de s’adapter. Le niveau des océans montera et entraînera des catastrophes irréversibles autant pour les humains que pour beaucoup d’autres espèces vivantes.

Ce retard dans la prise de décisions provoque déjà des effets irréversibles sur plusieurs parties de la Terre. Et la situation sera bien pire avec +1,5°,  +2 °, alors avec + 3° !

Beaucoup de professionnels s’alarment déjà du déclin du nombre d’espèces animales, à la fois en nombre d’animaux et en étendue. Ce serait la sixième extinction, la précédente date de 66 millions d’années.

La destruction des abeilles s’amplifie, pourtant elles contribuent à la reproduction de 80 % des espèces de plantes à fleurs.  Or, 30 à 4O % de leurs colonies ont été décimées en moins de 10 ans en Europe. L’Union européenne interdit trois néonicotinoides (clothianidine, imidaclopride, thiaméthoxame), mais des dérogations pourront être prises… Quant à l’herbicide de Monsanto le glysophate, même s’il est cancérigène et dangereux pour les abeilles, il restera autorisé encore pendant cinq ans (et 3 ans en France), il ne faut pas trop fâcher les gros agriculteurs.

Les arbres sont indispensables pour retenir le CO2 et on détruit des forêts entières. Ce sont des arbres qui non seulement ne le retiendront plus, mais le relâcheront une fois coupés...

Un  monde à + 2 °C,  même si la hausse affecte et affectera tous les territoires, impactera surtout l’humanité la plus pauvre.

Les dérèglements climatiques poussent des hommes, des femmes et des enfants à fuir la désertification, la montée des eaux et les conflits qu’ils engendrent. Dans le monde, ainsi plus de 68,5 millions de femmes, d’hommes et d’enfants quittent leur habitat, leur terre, leur famille. La grande majorité d’entre eux se retrouvent dans les pays les plus pauvres, moins de 10 % sont accueillis par les pays les plus riches du monde. Et l’Europe est en train de limiter son accueil, de fermer ses ports aux navires qui les sauvent comme l'Ocean Vicking en Méditerranée !

La France et  les autres États signataires de la COP 21 veulent bien faire des efforts à condition qu’ils ne touchent pas à leur croissance économique, le fait que la Terre soit un espace fini ne les concerne pas. Les intérêts immédiats l’emportent sur les décisions à prendre aujourd’hui pour sauvegarder demain l’environnement et assurer la vie sur Terre dans 50 ans. Leurs gouvernements ne pensent pas à leur population, notamment les enfants qui vont subir fortement les dérèglements climatiques et leurs conséquences.

Même si incomplet le « Plan climat » de l'ancien ministre Nicolas Hulot semble oublié et la  nouvelle ministre de la transition écologique ne se précipite pas...

 

 « En même temps » – spécialité d’Emmanuel Macron – une série d’ajustements, de renoncements s’enchaînent pour convenir aux intérêts particuliers du  libéralisme

- Le report de la réduction de 50 % de la part du nucléaire dans la production d'électricité française, initialement prévue pour 2025 a été reportée à 2035.

- La revue à la baisse des ambitions pour l’éradication des « passoires thermiques » : rénover d’ici 10 ans d’abord les logements occupés par leur propriétaire ce qui délaisse les locataires et pénalisent les plus modestes, pourtant les plus nombreux, qui ont moins accès aux emprunts pour les travaux de rénovation.

- La candidature de Paris pour les jeux olympiques de 2024 pour flatter les intérêts politiques et économiques. De nouvelles constructions pour les touristes argentés tout en laissant les installations sportives de la région dans leur état de vétusté.

- La prolongation de l’autorisation de concessions d’exploitation des hydrocarbures au-delà de 2040  si le titulaire du permis « démontre (…) qu’une telle limitation ne permet pas de couvrir ses coûts de recherche et d’exploitation en vue d’atteindre l’équilibre économique par l’exploitation du gisement découvert. »

- L’autorisation de l’extraction de l’hydrogène sulfuré et l’ouverture de la voie à des méthodes d’extraction des gaz de schiste (seule la technique de la fracturation hydraulique est à ce jour prohibée).

- Le retour de la déforestation importée avec l’autorisation de raffiner l’huile de palme par Total.

- Le refus de l’Assemblée d’inscrire dans la loi l’interdiction du glyphosate pour 2020.

- L'assouplissement de la loi Littoral.qui va permettre de bétonner les bords de mer.

- Sans oublier la complicité de la France aux  traités de libre-échange qui offre plus de libertés aux entreprises au détriment du droit environnemental. Ils vont à l’encontre des économies d’énergie à réaliser pour la survie de la planète, car ils entraînent de fait, le développement des échanges commerciaux internationaux. 

 

Urgence ! Urgence ! Urgence !

Pour que la Terre reste bleue et ne devienne pas ainsi :

 

 

 

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