31 Août 2017
Pour M. Blanquer – qui n’est pas parti en vacances et qui a fait la tournée de tous les titres de presse, même Valeurs actuelles, tout est bon ! – la rentrée représente le départ de sa quête : réaliser la confiance dans l’école pour la sauver et ainsi rompre avec une société de la défiance qui représente un risque élevé pour la démocratie. Pour ce faire, il faut des résultats, c’est donc une « méthodologie de la confiance » qu’il va mettre en œuvre. Tout devra être transparent et surtout évalué !
Le ministère de l’Éducation nationale est un « ministère de l’idéal » !
Comme l’éducation est « la plus importante et la plus complexe des sciences humaines », il faudrait avancer à « la lumière des sciences ». Ainsi cette reconquête de la confiance reposera sur les évaluations, sans nier bien sûr « l’alchimie humaine », rassure-t-il, il faut bien « regarder ce qui marche et ce qui ne marche pas ».
Pour lutter contre les inégalités, il rappelle qu’il est « au service de langage » et ceci dès la maternelle. La réussite en CP[1] est donc un « enjeu métapolitique » et « un progrès social » guidés par les évaluations.
« La confiance à priori et les évaluations à postériori ».
Première mise en pratique : le retour des évaluations nationales pour les élèves – une au CP et une en 6e. Retour, mais surtout négation des cycles avec pour les classes de Grande section et de CM2 une vocation préparatoire. Quelle innovation !
La recherche de la confiance de M. Blanquer concerne les adultes (acteurs de l’éducation, dont les parents…) et surtout l’opinion publique, mais guère les enfants qui à force d’être évalués, comparés, orientés vont avoir encore moins confiance en eux et en l'école… La crainte de ne pas réussir bloquera pour beaucoup d’enfants la route de l’apprentissage et l'ambition professionnelle.
Prenons au mot M. Blanquer, notre « ministre du langage » !
Autorisons chaque enfant à maîtriser tous les langages (français, mathématique, scientifique, géographique, historique, artistique…), ne le limitons pas au déchiffrement du monde, mais à sa lecture ! La « lumière » de l’émancipation éclairera sa route !
Mais ne l’isolons pas dans un chemin individuel, en concurrence avec les autres. Offrons-lui un espace coopératif où l’expression, la création, la communication, la recherche, le tâtonnement… ont toute leur place !
Les pédagogies de l’Éducation nouvelle – dont la pédagogie Freinet – ont cette expérience, mais ne sont guère présentes dans nos écoles publiques.
Et comme M. Blanquer aime la pédagogie « le maître mot de ce ministère », n’hésitons pas, mettons-la au cœur des classes dès la rentrée !
Et pour quoi pas la pédagogie Freinet ?
Pour vous aider un petit ouvrage Entrer en pédagogie Freinet qui permet de changer ses pratiques sans tout bouleverser et pose quelques principes essentiels pour guider.
Ce livre donne des clés qu’on peut ensuite développer, partager, mutualiser…
Bonne rentrée pédagogique !