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Education, droits de l'enfant, écologie, société...

L'humanité en sursis

L'humanité en sursis

Une série de cyclones, d’une importance considérable par sa force et sa taille s’abat sur les Antilles et le golfe du Mexique. Les images nous montrent un territoire dévasté, ce désastre humain nous touche tous.

Dans les médias, on nous parle du seuil de la température de l’océan pour créer ce phénomène naturel (26 °C), on nous parle de cycles réguliers d’ouragans sur cette partie du monde (on en compterait en moyenne 80 au-dessus des eaux tropicales). On nous rappelle les ouragans de même force comme le cyclone Gilbert qui dévasta la Jamaïque et une partie du Mexique en 1988 avec des vents de 350 km/h. Mais on nous parle peu de l'influence du réchauffement climatique.

Ce serait un facteur de la hausse d’intensité des cyclones, mais il ne serait pas le seul… quant à l’influence des activités humaines sur le climat, il n’est pas possible encore de bien l’évaluer.

On mesure, on compare les ouragans sur différentes années. On connaît presque tout de leur formation, de leur déplacement, de leur taille, de leur force… on peut prévenir les habitants pour qu’ils se confinent ou fuient.   Mais on nous fait comprendre notre impuissance contre les phénomènes naturels ?

L’interrogation sur la responsabilité humaine de cette hausse d’intensité reste à la marge, réservée sans doute aux écologistes.

Pourtant des États se sont réunis lors de la COP21, ce qui a permis l’adoption en décembre 2015 de l’Accord de Paris sur le climat. Pour entrer en vigueur, il devait être ratifié par au moins 55 États, couvrant 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ce qui a pu avoir lieu le 4 novembre 2016. Juste un an après !

À l’issue de la conférence climatique de Bonn en mai 2017 pour préparer la COP23 qui aura lieu en novembre 2017, 145 États, ainsi que l'UE, ont ratifié l'Accord de Paris, ces pays représentent 83,54 % des émissions mondiales.

Ce qui n’a pas empêché le 1er juin 2017,  Donal Trump d’annoncer que les États-Unis sortaient de l’Accord de Paris sur le climat. Il est écrit qu’« à tout moment après un délai de trois ans à partir de l’entrée en vigueur de l’accord pour un pays », celui-ci pourra s’en retirer sur simple notification. Trois ans ce n’est pas beaucoup, mais encore de trop pour le président Trump !

Et depuis la fin de l’été, les essais nucléaires de la Corée du Nord font un pied de nez au reste du monde.

 

Qu’en est-il de cet Accord de Paris pour contenir le réchauffement à un maximum de 2 °C d’ici 2100, voire à 1,5 °C ?

Pour le moment, les promesses de réduction d’émissions de gaz à effet de serre des pays engagés sont trop insuffisantes pour contenir le réchauffement à un maximum de 2 °C et donc à 1,5 °C. Les pays qui ont remis leurs contributions permettront à elles toute une prévision de réchauffement d’environ 3 °C.

Une étude parue le 31 juillet 2017 dans la revue Nature Climate Change évalue à 5 % la probabilité de limiter le réchauffement climatique à 2 °C quant à l’objectif de 1,5 °C, elle tombe à 1 %. Les efforts annoncés pour limiter l’utilisation des énergies fossiles ne pourront pas contenir le réchauffement à 2 °C d’ici 2100, il pourrait même atteindre 3,5 °C voire 4,9 °C.

 

Des efforts donc limités 

L'abandon de l'extraction des énergies fossiles, estimé comme un élément important de la transition climatique n’a pas été évoqué.

L'accord permet aux États de conserver leur système agricole, alors qu'il est nécessaire de le réformer.

Aucune référence aux émissions de gaz à effet de serre de l’aviation et du transport maritime international 

La surpopulation et plus généralement les problèmes démographiques ne sont pas abordés 

Les droits humains sont certes reconnus, mais seulement dans le préambule de l’Accord de Paris, ils ne sont pas inscrits dans l’article 2 du texte qui fixe les objectifs de l’accord. Les États ont refusé de les inscrire, notamment celui de la sécurité alimentaire. On ne parle que de « production alimentaire ». Le texte précise que les réductions d’émissions de gaz à effet de serre ne doivent pas menacer la production agricole. On repousse ainsi la transition vers d’autres modes d’agriculture.

 

Pour résumer

Les États signataires font des efforts à condition qu’ils ne touchent pas à leur croissance économique, le fait que la Terre soit un espace fini ne les concerne pas. Les intérêts immédiats l’emportent sur les décisions à prendre aujourd’hui pour sauvegarder demain l’environnement et assurer la vie sur Terre dans 50 ans. Leurs gouvernements ne pensent pas à leur population, notamment les enfants qui vont subir fortement les dérèglements climatiques et leurs conséquences, dont les catastrophes dites « naturelles ».

 

Et en France ?

Un ministère de la transition écologique a été installé, avec à sa tête Nicolas Hulot qui a présenté le 6 juillet 2017 son Plan climat pour les prochaines années jusqu’en 2040.

Les principaux objectifs :

- Atteindre la neutralité carbone le  « zéro émission net » d'ici 2050. À cette date, la France ne devra pas en produire plus que ses forêts ne pourront en absorber. 

- Donner aux ménages les plus modestes une prime de remplacement pour les vieux véhicules (essence d’avant 2001 et diésel d’avant 1997). Pas de précision sur le montant de la prime.

- Arrêter la vente des véhicules diésel et essence d'ici 2040. Nicolas Hulot reconnaît que cet objectif est « lourd » et représente une « véritable révolution », notamment pour l’industrie automobile qui reste incrédule sur cet objectif d’ici 23 ans. Nicolas Hulot ne propose pas de mesures concrètes pour y parvenir.

- Augmenter la taxe carbone : la tonne de carbone coûtera 140 € en 2030.

- Réduire de 50 % la part du nucléaire dans la production d'électricité d'ici à 2025. Là aussi, aucune information sur les moyens d’y parvenir.

- Atteindre 32 % de production d'énergies renouvelables en 2030. Lesquelles et comment ?

- Ne plus exploiter d'ici 2040, les énergies fossiles en France.

- Interdire dés 2022 la production d’électricité par le charbon.

-Terminer la « déforestation importée » en France : tous les produits (comme l'huile de palme) responsables de déforestation ne seront plus admis en France. Le plan prévoit de n'importer que des productions durables, mais sans donner d'échéance, ni de méthode.

- Éradiquer dans dix ans « les passoires thermiques » que représentent les bâtiments mal isolés.

Ces objectifs sont surtout axés sur la transition énergétique et une transition écologique ne peut pas être réduite à la seule transition énergétique, elle doit inclure « une redéfinition en profondeur des modes de vie et de relations entre les êtres et la nature, des systèmes de pensée et d'action, et de la relation au temps. Elle propose une transformation globale du modèle de développement actuel. » (Lucile Schmid, conseil politique d'Europe Écologie Les Verts - huffingtonpost.fr - 21/11/2013)

Les mises en application de ce Plan climat sont très floues, tant dans les calendriers que dans les financements et il y a peu de mesures concrètes.

Rien non plus à propos de la taxe européenne sur les transactions financières, sur laquelle Emmanuel Macron s'était engagé. Devant ses partenaires européens, il s’est rétracté en prétextant le Brexit. Son produit, de l'ordre de 20 milliards d'euros annuels, aurait pu être en partie affecté à la transition écologique et à l'aide à l'adaptation au changement climatique des pays en voie de développement.

Le Plan climat ne serait-il qu’une bonne conscience affichée, un atout politique à mettre sur la table si besoin ?

 

Et en même temps comme si un ministère de la transition écologique n’existait pas en France 

Le 4 juillet 2017, deux jours avant la présentation du Plan climat, les États membres européens, dont la France, adoptent une définition permissive des perturbateurs endocriniens. Elle a pu être adoptée grâce au revirement de la France qui pourtant s’y opposait depuis plus d’un an avec le Danemark et la Suède.

La France reste complice des traités de libre-échange qui offre plus de libertés aux entreprises au détriment du droit environnemental. Ils vont à l’encontre des économies d’énergie à réaliser pour la survie de la planète, car ils entraînent de fait, le développement des échanges commerciaux internationaux.

 

La consommation planétaire augmente

Le 2 août 2017, on apprend que l’humanité a déjà consommé tout ce que produit la planète pour l'année, bien sûr pas toute l’humanité, celle qui vit au-dessus de ses besoins pour vivre, voire mal vivre… pendant que des centaines de millions d'humains meurent de faim.  

La courbe du réchauffement ne s’inversera que lorsque chaque citoyen de la planète produira moins de dioxyde de carbone. Ce qui implique certes une prise de conscience de chacun sur son mode de vie et de consommation, mais surtout un changement de système économique.

 

Changer le modèle économique

C’est dans la transformation du système économique que réside la solution pour ralentir le réchauffement climatique. Pour l’instant, ce système est hégémonique sur la planète avec ses activités ultra-productives décidées par quelques grandes entreprises soutenues par les financiers qui s’en nourrissent. Ce qui compte pour elles : les profits ! Bien sûr pas pour réinvestir dans leur entreprise, mais pour les verser en dividendes aux actionnaires, si besoin elles ferment et licencient. Ce système économique méprise les humains et les ressources de la planète.

Déjà en son temps, Karl Marx soulignait que « le capital épuise deux choses, le travailleur et la nature ».

S’il n’est pas encore trop tard pour prendre conscience et changer ses pratiques de consommation, il est urgent de transformer totalement le système économique, condition sine qua non pour éviter la disparition du monde vivant sur la planète à la fin de ce siècle.

C’est urgent, car la disparition des espèces biologiques sur la Terre a déjà commencé et elle se fait de plus en plus rapidement. Sur 100 ans au lieu de 10 000 ans pour les extinctions antérieures qui étaient provoquées par des événements naturels (cataclysmes, éruptions volcaniques, chutes de météorites). La disparition à laquelle on assiste est en grande partie causée par les activités humaines : pollution, pesticides, déforestation, surpopulation, braconnage, réchauffement des océans, phénomènes météorologiques liés au réchauffement climatique.

 

Comprendre les enjeux écologiques de son mode de vie et de consommation

Il est devient indispensable et urgent de s’approprier les savoirs nécessaires sur le climat, les océans, l'économie, l'énergie... et la connaissance de son environnement.  

L’Éducation, un vecteur du changement

Pour qu'en 2040,  les adultes des pays développés soient conscients, vivent, produisent et consomment différemment, il faut que les enfants qui entrent à l'école, dès 2017, soient sensibilisés à leur environnement et formés pour penser et agir ensemble, la coopération doit faire oublier la compétition et son enchaînement exponentiel de comportements dangereux pour l'humanité et la planète...

Les pédagogies humanistes et coopératives ont les outils et les réponses.

 

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