7 Mai 2019
Après le rapport alarmant des experts de l’ONU qui prévoit l’extinction d’un million d'espèces animales et végétales, Emmanuel Macron annonce lundi 6 mai une série d'actions pour protéger la biodiversité :
– l’extension des aires protégées, la seule mesure nouvelle et concrète
– le recyclage du plastique à 100 % d’ici 2025 annoncé en août 2018
– la réduction de 50 % des pesticides d’ici 2025 inscrite dans le plan Ecophito de 2007
– la suspension du projet controversé d'extraction d'or « Montagne d’or » en Guyane avec une évaluation avant une possible suppression
– la réduction du gaspillage alimentaire sans aucunes mesures précises…
Et ces actions, si elles ne sont pas accompagnées d'une transformation des modes de production agricoles et industrielles ne serviront pas à grand chose... On attend donc les mesures concrètes du Président.
Emmanuel Macron n'ayant pas hésité à ajuster ce qui était déjà prévu pour l'environnement, difficile aujourd'hui de croire à ses promesses pour la biodiversité...
Quelques ajustements réalisés...
- le report de la réduction de 50 % de la part du nucléaire dans la production d'électricité française, initialement prévue pour 2025 a été reportée à 2030, voire 2035 ;
- la France en 2018 a adopté une nouvelle interdiction générale de la fracturation hydraulique et de l’extraction pétrolière, mais elle entrera en vigueur en 2040 ! Faute de pouvoir investir dans le gaz de schiste en France, les compagnies pétrolières, telles que Total, ont largement investi dans le gaz américain pourtant produit avec la fracturation hydraulique ;
- la suppression des aides de l’État au maintien de l’agriculture bio pour les transférer sur le financement des contrats d’aide à la conversion laissant la responsabilité aux régions de financer… ou pas le maintien des aides à l’agriculture bio ;
- le retour de la déforestation importée avec l’autorisation de raffiner l’huile de palme par Total (80 % de l'huile de palme importée en France est destinée à être incorporée dans les carburants et plus précisément dans le gazole) ;
- le refus de l’Assemblée d’inscrire dans la loi l’interdiction du glyphosate ;
- l'assouplissement de la loi Littoral.qui va permettre de bétonner les bords de mer ;
- le refus de ne pas appliquer « la gestion adaptative » aux espèces protégées, d'abolir la chasse à la glu, d'interdire la chasse le mercredi et les vacances scolaires...
– etc.
Sans oublier la complicité de la France aux traités de libre-échange qui offre plus de libertés aux entreprises au détriment du droit environnemental. Ils vont à l’encontre des économies d’énergie à réaliser pour la survie de la planète, car ils entraînent de fait, le développement des échanges commerciaux internationaux.
... sans doute pour épargner le système économique
C’est dans la transformation du système économique que réside la solution pour ralentir le réchauffement climatique. Pour l’instant, ce système est hégémonique sur la planète avec ses activités ultra-productives décidées par quelques grandes entreprises soutenues par les financiers qui s’en nourrissent. Ce qui compte pour elles : les profits ! Bien sûr pas pour réinvestir dans leur entreprise, mais pour les verser en dividendes aux actionnaires, si besoin elles ferment et licencient. Ce système économique méprise les humains et les ressources de la planète.
S’il n’est pas encore trop tard pour prendre conscience et changer ses pratiques de consommation, il est urgent de transformer totalement le système économique, condition sine qua non pour éviter la disparition du monde vivant sur la planète à la fin de ce siècle.
Peu de temps devant nous, après la sensibilisation et la prise de conscience, il est urgent de s’approprier les savoirs nécessaires sur le climat, les océans, l'économie, l'énergie... et la connaissance de son environnement.