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Education, droits de l'enfant, écologie, société...

Les droits de l’enfant toujours confinés

Les droits de l’enfant toujours confinés

Restons vigilants pour les droits de l’enfant pendant la période dite de « déconfinement » 

Car tous ne reprendront pas l’école et les craintes émises lors du confinement[1] risquent de durer encore…

         Les adultes maltraitants, toujours peu d’échappatoire

         Les détections de situations de danger toujours rares et donc les protections difficiles à            mettre en place.

         Le travail scolaire à la maison souvent source de tensions, de conflits et donc de violences.

         Les enfants « invisibles » le sont toujours

 

L’instruction reste obligatoire

« La scolarisation des élèves en présentiel repose sur le libre choix des familles, l’instruction restant obligatoire. Ceci implique que l’élève qui n’est pas en présentiel reste en lien avec son école et suit un enseignement à distance. » (Circulaire relative à la réouverture des écoles et établissements et aux conditions de poursuite des apprentissages)

 

Mais l’enseignement à distance n’exacerbe-t-il pas les inégalités scolaires, n’exclut-il pas ceux qui n’ont pas les clés, les aides familiales.

Alors qu’en sera-t-il pour :

Ceux qui supportent des parents énervés voire maltraitants

Ceux qui ont des parents peu disponibles avec le télétravail

Ceux qui voient les angoisses du chômage s’installer chez eux

Ceux qui ne bénéficient pas d’aide au travail personnel de l’école à distance

Ceux qui n’ont pas accès à cette école à distance

Ceux qui ont des repas irréguliers, peu équilibrés

Ceux qui vivent très nombreux dans un petit appartement, voire une seule pièce

Ceux qui vivent dans des tours

Ceux qui se retrouvent à la rue

Ceux qui n’ont pas de livres

Ceux à qui on ne lit pas d’histoire

Ceux qui n’ont pas de matériel informatique

Ceux qui n’ont pas de jeux, de jouets, de feuilles de dessin…

Ceux qui n’ont pas d’espace pour travailler, s’isoler, jouer,  lire, dessiner …

Ceux qui ne voient jamais la nature

Ceux qui…

 

Les parents sont volontaires, mais surtout responsables

« Les parents d’élèves jouent un rôle essentiel dans le retour de leurs enfants dans les écoles. Ils s’engagent, notamment, à ne pas mettre leurs enfants à l’école en cas d’apparition de symptômes évoquant un Covid-19 chez l’élève ou dans sa famille. Les parents sont invités à prendre la température de leur enfant avant le départ pour l’école. En cas de symptôme ou de fièvre (37,8°C ou plus), l’enfant ne doit pas se rendre à l’école. »

« Une information individuelle sur les conditions de la réouverture est délivrée à chaque famille, afin qu’elle puisse être pleinement rassurée et exprimer son choix en connaissance de cause. »

Tous les parents auront-ils l’accès à l’information ? Sera-t-elle compréhensible pour tous ? Auront-ils vraiment le choix ?

 

La rentrée pour les enfants dont les parents sont volontaires ou… n’ont pas le choix

 

Les enfants  entrent en classe…

Ils voient les tables disposées de manière à respecter une distance d’au moins un mètre entre elles et entre le bureau du professeur.

Ils s’assoient et écoutent  les informations pratiques sur la distanciation physique, les gestes barrière dont l’hygiène des mains… Ces prescriptions seront répétées autant que nécessaire, pour que leur mise en œuvre devienne un rituel.

Ils constatent vite les premiers changements :

         Le matériel est neutralisé,

         Les livres sont  hors de portée

         Chacun son stylo, sa fiche

         Plus de déplacements

         Plus de face à face

         Plus d’échanges personnels

         Plus de travail en coopération

… après un temps d’échange et d’empathie bien surveillé…

« Un temps d'échange, d'au moins une heure, peut être proposé aux élèves, dans le strict respect de la doctrine sanitaire. Il s’agit de faire en sorte de répondre favorablement, dans un premier temps, aux besoins, interrogations ou demandes d'expression qui pourraient avoir lieu dans les classes par des élèves très jeunes et des adolescents. A l'école primaire, des jeux coopératifs pourront être organisés afin de permettre l'expression des élèves. Dans un second temps, il conviendra de veiller à orienter les discussions sur le fait qu’une même peine atteint les familles et leurs proches, au-delà de tous les pays, dans une même humanité. Pour clôturer ce temps d’échanges sur une perspective optimiste, il pourrait être intéressant de solliciter des récits de solidarité sociétale dont les élèves ont pu être témoins. Le fait de recentrer le sujet sur la scolarité permettra de « contenir » le groupe. » (Eduscol[2]).

… très vite, et dès la maternelle, ils sont évalués…

Il faut faire le point sur acquis, il reste si peu de temps avant les vacances…

« Faire le point sur les acquis des élèves, consolider et poursuivre les apprentissages en ciblant les enseignements essentiels »

Ne pas s’inquiéter, des fiches sont à disposition pour les enseignants.

… et en élémentaire, voire en grande section,  ils remplissent des fiches, font des exercices…

Il faut reprendre les bonnes habitudes et les fondamentaux chers au ministre… :

« En fonction de ce que les enseignants ont donné comme travail à leurs élèves durant la période de confinement et en fonction des bilans des acquis qui seront faits lors du retour en classe, les professeurs détermineront les enseignements et les modalités d'accompagnement les plus adaptés. Les apprentissages en français et en mathématiques sont prioritaires. Les leçons qui portent sur ces deux domaines d'enseignement bénéficient donc d'un horaire quotidien plus important qu'avant le confinement, pour lequel des indications explicites sont fournies. Les autres domaines d'enseignement seront abordés en fonction des modalités d'organisation qui seront retenues pour l'école. »

Le reste des connaissances ? Juste du luxe réservé à ceux qui ont d’autres possibles que l’école !  

Les savoirs restent donc confinés dans des fiches d’exercices, des cahiers du jour et des évaluations qui ne les déconfineront même pas !

Vous êtes de bons parents ou pas ?  Vous recevrez une fiche « navette » pour la transmission des acquis de votre enfant.

… et après l’effort …

Pas question de jouer avec ses camarades, dans la cour, les récréations sont organisées par classe, en tenant compte de la distanciation et des gestes barrière dans le meilleur des cas. Si ce n’est pas possible, les enfants resteront confinés dans la classe avec juste un temps de pause… entre les travaux scolaires.

… quant à l’avis de l’enfant ?

Ce n’est pas prévu. Tout est décidé par l’adulte, pour l’adulte.

Le droit d’être entendu, de donner son avis, l’un des quatre principes fondamentaux de la Convention internationale des droits de l’enfant[3] (CIDE) n’est pas prévu.  

Rappelons les deux articles de la CIDE, non seulement on y retrouve le respect de l’opinion de l’enfant, mais surtout son expression et son écoute :

Article 12

1. Les Etats parties garantissent à l'enfant qui est capable de discernement le droit d'exprimer librement son opinion sur toute question l'intéressant, les opinions de l'enfant étant dûment prises en considération eu égard à son âge et à son degré de maturité.

2. A cette fin, on donnera notamment à l'enfant la possibilité d'être entendu dans toute procédure judiciaire ou administrative l'intéressant, soit directement, soit par l'intermédiaire d'un représentant ou d'une organisation approprié, de façon compatible avec les règles de procédure de la législation nationale.

Article 13

1. L'enfant a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen du choix de l'enfant.

 

Pourtant le matin de la prochaine rentrée,  après les temps d’information, d’échange, etc. un temps pourrait, plutôt devrait être proposé aux enfants.  

Ils pourraient y suggérer des activités, des modalités d’utilisation du matériel, des formes de  récréation respectueuses de la distanciation et des gestes barrière.

Ils pourraient donner des modalités pour coopérer, s’entraider, prendre en compte chacun, se déplacer, aller aux toilettes…

Ils pourraient suggérer des lectures, des visionnages de films, de documentaires,

Ils pourraient proposer des sorties

Ils pourraient…

 

Les droits de chaque être humain, donc de chaque enfant ne s’exercent que s’ils sont assurés par et pour chacun. 

 

 

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