28 Janvier 2024
Les réformes annoncées par Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse du 16 janvier 2024 sont à l'opposé des pratiques des enseignants en pédagogie Freinet.
Pour les retrouver : https://www.catchabrun.com/2024/01/les-reformes-orchestrees-par-emmanuel-macron-9.html .
Choisir la pédagogie Freinet, c'est vouloir :
Une éducation qui prépare les enfants et les adolescents d’aujourd’hui à être capables d’agir sur le monde de demain
Une éducation populaire et laïque
Une pédagogie émancipatrice, coopérative où l’enfant-auteur a toute sa place et qui permet une méthode naturelle d’apprentissage par tâtonnement expérimental
Une école ouverte vers la vie et à la vie
Une école ou chacun est reconnu, accueilli, respecté…
Les principes de la pédagogie Freinet
Le tâtonnement expérimental
Dans son environnement naturel, l'enfant est, par nature, expérimentateur. Il procède spontanément par un tâtonnement qui évolue depuis la forme primaire par essais-erreurs au hasard vers des formes supérieures, plus élaborées et que Célestin Freinet désignait globalement par le « tâtonnement expérimental » et qui est à la base de la Méthode naturelle.
«En tâtonnant, l’enfant cherche sans cesse, consciemment ou non, la réponse essentielle et constructive aux problèmes complexes que lui pose la vie » et vise à instituer des techniques de vie « l’éducation consistera justement à faire varier les éléments du tâtonnement et de la réussite pour asseoir des techniques de vie favorables». (C. Freinet)
La Méthode naturelle
Un des fondements de la pédagogie Freinet est qu’un certain nombre de connaissances « scolaires » peuvent être acquises suivant le même processus « naturel » que celui qui permet à l’enfant d’apprendre à se tenir debout, à marcher, à parler, etc. Ce processus «naturel » s’appuie sur le «torrent de vie » cet élan vital qui rend l’enfant curieux, chercheur et expérimentateur ; ses réussites l’enthousiasment et cette jubilation le pousse encore plus loin.
« Aucune, absolument aucune des grandes acquisitions vitales ne se fait par les procédés apparemment scientifiques. C’est en marchant que l’enfant apprend à marcher ; c’est en parlant qu’il apprend à parler ; c’est en dessinant qu’il apprend à dessiner. Nous ne croyons pas qu’il soit exagéré de penser qu’un processus si général et si universel doive être exactement valable pour tous les enseignements, les scolaires y compris. (C. Freinet).
La Méthode naturelle suit donc la loi du tâtonnement expérimental.
Avec la Méthode naturelle, les enfants sont des créateurs de connaissances, ils n’attendent pas les leçons de l’adulte pour produire des savoirs. Il est aujourd’hui devenu évident que les enfants « s’apprennent » indépendamment de l’école et ceci dans de nombreuses disciplines : mathématiques, histoire, géographie, sciences, musique…
L’enfant-auteur
Les pédagogues Freinet ont comme finalité de créer (ou de transformer) un milieu éducatif où l’enfant peut se vivre comme auteur de ses travaux, de ses recherches, de ses processus d’apprentissages et par conséquent coauteur du milieu lui-même. Un environnement éducatif riche qui permet les tâtonnements singuliers et des processus socialisés.
Pour accélérer ces processus et tâtonnements, les pédagogues Freinet créent et produisent les conditions, les outils et les procédures nécessaires.
La créativité est essentielle, elle permet à l’enfant-auteur de découvrir (les mathématiques, la culture, le monde, les lois…) et de produire (des textes, des œuvres artistiques, des techniques, des règles…).
Le travail personnalisé
La personnalisation des apprentissages prend appui sur la globalité de la personne, sur la vie du groupe et sur les activités de recherche, de communication, etc.
Personnalisation et socialisation sont en interaction étroite.
Le travail personnalisé s’appuie sur le principe du tâtonnement expérimental. Grâce à la mise en situation de recherche, l’apprenant construit ses savoirs et ses savoir-faire.
L’organisation coopérative de la classe permet d’articuler, de mettre en place les activités collectives et personnelles d’apprentissage et de gérer la vie de la classe.
Les plans de travail constituent un système qui associe liberté et contrainte et qui permet à l’élève de progresser à son rythme. L’enfant ou l’adolescent devient responsable de ses apprentissages.
Les conditions de mise en œuvre déterminent la réussite du dispositif. Une gestion modulée et flexible du temps assure une bonne articulation entre les moments collectifs et personnels. Une organisation réfléchie de l’espace favorise la communication entre les élèves et avec le professeur, l’accès aux fichiers, à la documentation, aux ordinateurs, et aux ateliers.
L’expression et la communication
En combinant expression et communication, Freinet avait sans doute fixé la trame de la vie scolaire et de la vie tout court.
Les activités d'expression de l'enfant trouvent leur place dans toute la vie de la classe et motivent les apprentissages :
- au cours des entretiens du matin où l'enfant fait partager au groupe ses expériences, questionnements et découvertes hors de l'école ;
- à l'occasion de l'écriture de textes libres ;
- lors d'activités d'expression artistique ou corporelle (arts plastiques, théâtre, danse, musique, cinéma, etc.) ;
- dans le cadre de l'organisation coopérative de la classe.
Les activités de communication permettent à l'enfant :
- de redonner au langage oral et écrit sa fonction première ;
- de prendre en compte l'autre en nouant des liens valorisants.
Elle crée des liens entre les classes à un niveau collectif et individuel, grâce à différents supports (papier, vidéo, Internet…)
Il crée des liens authentiques entre l’enfant et son environnement. Il est le vecteur de l’expression de l’enfant et du groupe (textes libres, dessins, recherches, débats…).
Il est outil de valorisation, d’ouverture, mais aussi de médiation entre le professeur et l’élève.
- une communication planétaire (accès à des bases de données internationales, utilisation de messageries, correspondance internationale) ;
- la création de sites et de blogs.